Un prix au concours académique de critique cinématographique

Chaque année le lycée Marcel Rudloff inscrit plusieurs classes au dispositif national d’éducation aux images Lycéens et apprentis au cinéma. Cette année, les élèves ont pu voir Ma famille afghane (Michaela Pavlatova, 2021), Diamant noir (Arthur Harari, 2016), un film kenyan Rafiki (Wanuri Kahiu, 2018) et Johnny Guitar (Nicholas Ray, 1954).

Voici leur travail réalisé :

Diamant noir est le premier long métrage d’Arthur Harari, réalisé en partie grâce à son frère qui l’a grandement aidé dans cette aventure, et sorti en France en 2016. C’est un film dramatique Français, mais aussi un film noir où l’on suit Pier, un jeune truand joué par Niels Schneider, dans sa quête de vengeance. Durant les 115 minutes de l’œuvre, on apprend d’où Pier tient ces envies meurtrières, et comment il veut mettre ses sombres desseins à exécution. Cependant, l’attirance héréditaire du diamant qui coule dans ses veines lui joue des tours et pourrait bien mettre ses plans en péril ! 

Les personnages principaux sont pour la plupart très développés, et ceci de manière très variée. Comme dit plus tôt, Pier est un beau jeune homme, mais il a le sang chaud et est donc épris de vengeance à l’égard de son oncle Josef et de sa famille. Il a trouvé une figure paternelle dans le personnage de Rachid, Joué par Abdel Hafed Benotman, à qui le film est dédicacé. Rachid est un homme dans sa cinquantaine, aux cheveux et à la barbe bouclés et de couleur sel et poivre, ce qui fait ressortir son teint de peau mate. C’est un délinquant expérimenté, et il a enseigné l’art du vol à Pier. De plus, c’est un homme calme et réfléchi, qui cache sa vraie nature. De l’autre côté de l’intrigue, on retrouve Josef, l’oncle de Pier joué par Hans-Peter Cloos. C’est un homme d’un certain âge et bien en chair. Il est passionné de diamant, et mélancolique d’une époque révolue de ce milieu, ce qui entraîne des tensions entre lui et son fils. Gabi, joué par August Diehl, fils de Josef et mari de Luisa, est un businessman diamantaire dans sa trentaine, au visage strict. Il cherche à développer la société familiale de manière moderne, en omettant les pulsions nostalgiques de son père, ce qui entraîne des tensions dans la famille. De plus, il n’affiche ses faiblesses qu’à très peu de gens, dont son père et sa femme. Cette dernière, jouée par Raphaële Godin, est une femme forte, tant sur le plan physique qu’intellectuel. C’est cependant le seul personnage qui manque selon nous de développement tout au long du film.

Comme le film parlait d’un milieu fermé, nous ne nous sommes pas vraiment reconnus dans le film ou dans des personnages, car ils sont tous légèrement excentriques (à cause de l’argent et de la pression pour les diamantaires, ou des expériences vécues par Rachid). On ne se reconnait pas non plus dans les scènes, mais elles sont filmées à l’aide de travelings avec des secousses, comme dans les documentaires. Cela fait que nous sommes happés par le film par nous-même et non pas par le biais d’un personnage.

Certaines scènes du film étaient vraiment très marquantes, tant pour un public jeune et tout autant pour un public adulte. Nous pouvons prendre l’exemple de la scène où, pendant une forte colère, Pier dévoile ses projets de meurtre à Rachid. Celui-ci lui montre alors, en assassinant un pigeon de sang-froid, que le meurtre n’est pas une chose facile, et encore moins anodine. Ce qui rend cette scène marquante est dans le choix des images. On a ici un plan fixe sur un pigeon en train de se faire tuer, ce qui rend la situation insoutenable tant pour le spectateur que pour Pier. C’est une image choc qui arrive assez tôt dans le film, et qui développe grandement le personnage de Rachid ; c’était notre scène préférée.

On pourrait comparer le film Diamant Noir au film Touchez pas au grisbi réalisé par Jacques Becker et paru en 1954. On y retrouve l’aspect ‘’film noir’’, mais aussi tous les problèmes que créent l’argent au sein des relations humaines.

En définitive, on vous conseille d’aller voir ce film car il est très instructif sur le milieu mondial mais très fermé du diamant, en France à Anvers ou à Sourat en Inde par exemple. De plus, Arthur Harari a fait un très bon travail de réalisation, que ce soit dans les signes répétés tout au long du film et leurs significations respectives, ou tout simplement dans l’aspect technique du film, comme le cadrage et la transition entre les scènes. De plus, le film transmet un message important : il faut avoir un regard plus distant sur notre monde, ouvrir l’œil pour éviter de se faire trahir et suivre ses passions et ses rêves.

Gauthier SCHUCH
Gabriel CATTET